Carnet

CARNETS | marie deschênes

23 sept. 2006

en ta salive nos cheveux se mêlent
aux discours erronés des espoirs métalliques
parcourue notre hanche comme des livres anciens
lentes vis nos cuisses vers la terre
où tu nous commets comme un acte manquant
au vertige à l’ivresse

le regard à l’envers tu nous déverses incertaines
toutes d’escarpement sous les murs
nous savons la chute mieux que quiconque tu nous dévales à la hache
(cette rupture le miroir que ta langue pourfend)
joueur d’enzyme en amont des naissances
des ferments de nos ventres
sont la mine où tu puises des cristaux d’eau-de-vie

par ta soif trouvées, devenues, soulevées
à la surface à la fin de soi le monde enfin
noyées de limites abolies
noyées lumineuse

3 juin 2006

chercheurs d'or

l'est nous le serons
nous nous tiendrons
debout à côté des hommes
au japon noyé en nous

13 mai 2006

long l'oeil de vipère
parcourt les possibles
accroché à sa bave au nombril
cassé
par les fenêtres

7 mai 2006

ton silence et la mer ne sont pas différents;
innombrables soleils de roc en ressac

1 mai 2006

séville je meurs séville
dans des avions trop lourds
qui bourgeonnent en moi jusqu'à perdre souffle
des rêves éclatés en rubis
j'entends les pétales s'écraser sur le sol

séville es-tu la fenêtre

le monde est-il dedans ou dehors