Carnet

CARNETS | marie deschênes

23 sept. 2006

en ta salive nos cheveux se mêlent
aux discours erronés des espoirs métalliques
parcourue notre hanche comme des livres anciens
lentes vis nos cuisses vers la terre
où tu nous commets comme un acte manquant
au vertige à l’ivresse

le regard à l’envers tu nous déverses incertaines
toutes d’escarpement sous les murs
nous savons la chute mieux que quiconque tu nous dévales à la hache
(cette rupture le miroir que ta langue pourfend)
joueur d’enzyme en amont des naissances
des ferments de nos ventres
sont la mine où tu puises des cristaux d’eau-de-vie

par ta soif trouvées, devenues, soulevées
à la surface à la fin de soi le monde enfin
noyées de limites abolies
noyées lumineuse