Carnet

CARNETS | marie deschênes

24 déc. 2008

2 déc. 2008

tu voulais rescaper la qualité monolithique des statures
en fermant les yeux en joignant les cils comme pour une prière obscure
ta candeur ses aveuglements si beaux si beaux les nuages inventés
que tu grimpais sans chaussures le pied au bord du précipice au bord du monde ; naître,
naître par la distance ne pas regarder derrière aller, aller la terre est ronde
chaque fois tu ne reconnais pas le chemin ; cher horizon
les arbres étoilés les rhizomes que tu délies - et pourquoi, donc -
dessin extrait de l'usure de toutes choses ; forme unique ; lien
ah que c'était bon ce vent
rien, rien mais la caresse du mot libre

partir, rester ; pareil

parmi les révolutions suspendues
des astres et des peuples

les navires que tu allumes
sous le plafond définitif
ne sont que fondations tardives

l'ourlet de ta robe est défait
tu répètes des paroles comme des murs
je ne sais pas coudre, dis-tu

tu poses la main sur ce qui s'échappe
sentir la fuite, l'oubli des choses et des gens
est aujourd'hui aimer