Carnet

CARNETS | marie deschênes

30 sept. 2009

un jour peut-être
nous aurons pour salon
des rues de Barcelone
la beauté et nos mains
comme seul passage du temps

22 sept. 2009

dans la faille
mienne la violence
je recule;
voir le monde demande
de s’effacer
l’éclat

*

À côté je
vais imprimer
sans traces
aller

*

Je n’est
qu’un coup
dans le monde dans le vide

*

Encore rien et très fort
pour que je puisse
habiter le monde

13 sept. 2009

septembre j'ai manqué le couchant
affairée à ne pas vivre, car trop
préoccupée de noirceur
l'éclat passif des absences
aux plaques tectoniques
effacées pour faire place
au grand trou le regard
échappé avec elle
rien ne sera doux
l'espace rien ne le sera
je ne sais
que survivre


*

la disparition est un mur de plus

*

il n'y a pas d'attente
le temps se cumule au même endroit
que les choses disparaissent
il n'est pas question
que je vive à côté, ici
c'est en colère que je dois
remplir ces espaces
sinon me taire, sinon me taire
et personne ne me dira de le faire

*

qu'as-tu à donner
les autoroutes rien
que le silence qui nous achève
pendant la liberté
qui nous fera nous retourner
délaissant jusqu'à nos corps
pour rappeler le monde
à nous


*

c'est le poing dans les coupures les lames les arrêts
sans recul aucun vers l'osmose
au tranchant des limites
la vitesse parmi le corps
comme une rivière éclatée
sans lit sous le cœur
mais des veines qui ont soif
que je tenterai d'attendre

4 sept. 2009

patience, il y aura quelques traces
ici bientôt
quand je reviendrai du voyage
long voyage suivant les traces
que je laisserai ici bientôt