Carnet
CARNETS | marie deschênes
17 mars 2012
Journal de SF - 1
Le Mission Disctrict de San Francisco
ressemble en tout point au Mile End de Montréal, à l'exception du fait qu'il est rempli d'américains. Dépaysement : zéro. On y
trouve des boutiques de bidules old school et trendy, des friperies,
des cafés vegan à la déco kitsch. Tout y est hipster : vieux
et laid reconverti en fashion et cool. La moyenne d'âge est de 30
ans, ça semble bourré d'artistes - si on accepte de compter parmi les exemples d'"artiste" une femme vêtue d'un boa de plume vendant des affiches de bacon ou de Jésus rasé, avec un pianiste en noeud pap à carreaux jouant un ragtime approximatif, dans un studio de Valencia Street.
Les marchés, les épiceries ethniques foisonnent, dans un joyeux bordel. Un
peu en retrait de downtown SF, le Mission est plus résidentiel mais pauvre; c'est tellement hip d'être entouré de putes - elles n'auront plus leur place ici bientôt (la mère de la jeune femme au boa, qui lui a acheté son studio, n'aime pas trop que sa fille soit mêlée à cette racaille). Les bars à vin
branchés nouvellement ouverts, devant lesquels des itinérants
mexicains et leurs chiens attendent le prochain quarter,
côtoient des bars glauques et des burger joint des années 70 remplis de jeunes hip
pseudo-intellos à grosses lunettes à bordures de plastique. La
routine habituelle, quoi. À l'autre bout du continent. Et tout le
monde se croit unique et tout le monde se croit original et tout le
monde se trouve so cool.
1 commentaire:
Le sentiment de redondance humaine, loin pourtant de nous faire sentir moins seuls... j'ai ressenti la même chose à New York et je soupçonne que ça peut se produire dans toutes les grandes villes de l'Occident.
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