Carnet

CARNETS | marie deschênes

25 févr. 2008

lettre à moravagine

Entre ma cervelle, le monde et la mort, il n’y a qu’un point de fuite. Le genre humain ne m’intéresse ni m’étonne, l’idéal gavé de petits hors-d’œuvre de liberté hachée menue, la panse pleine d’illusions indigestes. Je lui préfère les grands espaces vides d’insomnie, les lunes limpides couleur vodka, la dépossession des départs urgents et définitifs. J’ai un aéroport noué dans la gorge, bruyant et venteux comme des mots retenus qui bourdonnent dans ce sommeil où je me tiens comme encore vivante. Partir. Vers quelque approximation, comme l'ivresse, un pays, ou un homme, là où je deviendrai sereine, là où ma cervelle se détachera de mes yeux, et je m'en remettrai à la vitesse, laissant la réalité déraper dans l'imaginaire, et inversement. Il faut anéantir l'empathie et la résignation, devenir action brute, une perte de mémoire qui s’affine plus à chaque chute, à chaque démesure.
Le temps est venu de ne plus croire en rien, le temps est venu de tuer tout espoir. Ne plus regarder devant, ne plus regarder derrière, mais être, partout et nulle part, quitter l’épuisement de vouloir, devenir plus brève que la mort.

4 commentaires:

marie deschênes a dit...

d'autant plus que ma voisine écoute du rock canadien à longueur de journée

marie deschênes a dit...

pour survivre, je me tape le juilliard string quartet qui contrepointe avec finesse

Anonyme a dit...

Va au pub 101 à Ottawa, tu vas déprimer encore plus.

marie deschênes a dit...

cher anonyme,
justement, vous trouverez plus bas un texte sur la capitale.
enjoy!