Carnet
CARNETS | marie deschênes
24 déc. 2008
2 déc. 2008
tu voulais rescaper la qualité monolithique des statures
en fermant les yeux en joignant les cils comme pour une prière obscure
ta candeur ses aveuglements si beaux si beaux les nuages inventés
que tu grimpais sans chaussures le pied au bord du précipice au bord du monde ; naître,
naître par la distance ne pas regarder derrière aller, aller la terre est ronde
chaque fois tu ne reconnais pas le chemin ; cher horizon
les arbres étoilés les rhizomes que tu délies - et pourquoi, donc -
dessin extrait de l'usure de toutes choses ; forme unique ; lien
ah que c'était bon ce vent
rien, rien mais la caresse du mot libre
partir, rester ; pareil
parmi les révolutions suspendues
des astres et des peuples
les navires que tu allumes
sous le plafond définitif
ne sont que fondations tardives
l'ourlet de ta robe est défait
tu répètes des paroles comme des murs
je ne sais pas coudre, dis-tu
tu poses la main sur ce qui s'échappe
sentir la fuite, l'oubli des choses et des gens
est aujourd'hui aimer
en fermant les yeux en joignant les cils comme pour une prière obscure
ta candeur ses aveuglements si beaux si beaux les nuages inventés
que tu grimpais sans chaussures le pied au bord du précipice au bord du monde ; naître,
naître par la distance ne pas regarder derrière aller, aller la terre est ronde
chaque fois tu ne reconnais pas le chemin ; cher horizon
les arbres étoilés les rhizomes que tu délies - et pourquoi, donc -
dessin extrait de l'usure de toutes choses ; forme unique ; lien
ah que c'était bon ce vent
rien, rien mais la caresse du mot libre
partir, rester ; pareil
parmi les révolutions suspendues
des astres et des peuples
les navires que tu allumes
sous le plafond définitif
ne sont que fondations tardives
l'ourlet de ta robe est défait
tu répètes des paroles comme des murs
je ne sais pas coudre, dis-tu
tu poses la main sur ce qui s'échappe
sentir la fuite, l'oubli des choses et des gens
est aujourd'hui aimer
19 nov. 2008
17 nov. 2008
7 nov. 2008
rien à dire ce soir, sauf l'ennui
mais Hector le dit déjà
et beaucoup mieux que moi
Spleen
Ah! quel voyage nous allons faire
Mon âme et moi, quel lent voyage
Et quel pays nous allons voir
Quel long pays, pays d'ennui.
Ah! d'être assez fourbu le soir
Pour revenir sans plus rien voir
Et de mourir pendant la nuit
Mort de moi, mort de notre ennui.
GARNEAU, Hector de Saint-Denys, Poésies. Regards et jeux dans l'espace. Les Solitudes, Montréal, Fides, 1972, p. 65.
mais Hector le dit déjà
et beaucoup mieux que moi
Spleen
Ah! quel voyage nous allons faire
Mon âme et moi, quel lent voyage
Et quel pays nous allons voir
Quel long pays, pays d'ennui.
Ah! d'être assez fourbu le soir
Pour revenir sans plus rien voir
Et de mourir pendant la nuit
Mort de moi, mort de notre ennui.
GARNEAU, Hector de Saint-Denys, Poésies. Regards et jeux dans l'espace. Les Solitudes, Montréal, Fides, 1972, p. 65.
4 nov. 2008
fatigue des rétines la surface y creuse
les failles ; épuisement des rigueurs
des puretés il n'y a plus de guerre devenons-nous
engourdis englués soldats coupés sous le soleil
sa marche elliptique dans le chantier des éclats
plus rien pour saisir
l'œil qui s'égraine
d'un coup sec sur le papier glacé
nous sommes d'une autre époque
les failles ; épuisement des rigueurs
des puretés il n'y a plus de guerre devenons-nous
engourdis englués soldats coupés sous le soleil
sa marche elliptique dans le chantier des éclats
plus rien pour saisir
l'œil qui s'égraine
d'un coup sec sur le papier glacé
nous sommes d'une autre époque
2 nov. 2008
31 oct. 2008
23 oct. 2008
13 oct. 2008
l'on se répete inlassablement (ce que je fais ici d'ailleurs)
ah que le monde est petit
et comme sa littérature m'ennuie
avec le temps on n'aime plus
et on ne prend pas la peine de le dire
guillaume où êtes-vous
êtes vous toujours mort?
la zone n'est plus ce qu'elle était
j'y dansais petite fille et ce soir
les heures sautillent comme moutons
et je suis lasse d'être bergère
que sais-je?
que sais-je?
aimer à peine, ça je sais
ne pas écrire, aussi, je sais
des livres anciens
je sais les boire et longue
je sais partir
comme eau courante
hélas
comme tout est d'une impossible lenteur
quand donc reviendrai-je?
ivre d'indifférence ivre de vieillesse
noyée lumineuse
et comme sa littérature m'ennuie
avec le temps on n'aime plus
et on ne prend pas la peine de le dire
guillaume où êtes-vous
êtes vous toujours mort?
la zone n'est plus ce qu'elle était
j'y dansais petite fille et ce soir
les heures sautillent comme moutons
et je suis lasse d'être bergère
que sais-je?
que sais-je?
aimer à peine, ça je sais
ne pas écrire, aussi, je sais
des livres anciens
je sais les boire et longue
je sais partir
comme eau courante
hélas
comme tout est d'une impossible lenteur
quand donc reviendrai-je?
ivre d'indifférence ivre de vieillesse
noyée lumineuse
12 oct. 2008
la violence rejaillit d'en dessous des étales
longtemps dormante ses précipices retenus
par les dents et les plaques tectoniques
sous l'eau jusqu'à ne plus tenir
la violence cette rencontre
que tu creuses je m'en fiche
par delà les oublis
autant dire je t'aime
un troupeau qui accoure
dans la pupille le métal de la fuite
je me tais
la mort même si la vitesse
et le neuf étincelant des choses
que nous touchons nous arrondissent
souples un moment comme des voiles légères
la mort – cette brève cette étonnante cette résolue - là est
pressentie dans les coupures la peau
contre le métal
crissant des étoiles
et l'absence d'air
la chambre est silencieuse ça n'a pas d'importance
je hais ton odeur ses errantes
décompositions que tu n'as pas achevées
tu es l'unique fenêtre notre main
de fragments
de verre
je ne connais rien à magritte je n'en veux à personne
seulement je ne m'intéresse pas
aux humains leurs géographies
leurs aplats sanguins et définitifs leurs murs
leurs longueurs de carton
je n'aime pas trop le développement, s'étendre
tu le sais tu m'as tant dévêtue
prendre la place du soleil des horizons
je n'aime pas trop les mots
l'opacité des descriptions
jusqu'au silence tu m'as tant dévêtue
les mots tu le sais je n'aime pas
comment ils nous usent et le paysage
mais comment te laisser partir - t'effacer - sans eux
comment devenir légère et ample et lumineuse
sans les évacuer cette glaise que tu laisses
en faire des poèmes; nettoyer la bouche, l'œil
rien
perdre les limites du corps
– comme si la peau du ventre s'ouvrait se dissolvait dans l'espace, hein –
et devenir vide
dans le monde
entière
longtemps dormante ses précipices retenus
par les dents et les plaques tectoniques
sous l'eau jusqu'à ne plus tenir
la violence cette rencontre
que tu creuses je m'en fiche
par delà les oublis
autant dire je t'aime
un troupeau qui accoure
dans la pupille le métal de la fuite
je me tais
la mort même si la vitesse
et le neuf étincelant des choses
que nous touchons nous arrondissent
souples un moment comme des voiles légères
la mort – cette brève cette étonnante cette résolue - là est
pressentie dans les coupures la peau
contre le métal
crissant des étoiles
et l'absence d'air
la chambre est silencieuse ça n'a pas d'importance
je hais ton odeur ses errantes
décompositions que tu n'as pas achevées
tu es l'unique fenêtre notre main
de fragments
de verre
je ne connais rien à magritte je n'en veux à personne
seulement je ne m'intéresse pas
aux humains leurs géographies
leurs aplats sanguins et définitifs leurs murs
leurs longueurs de carton
je n'aime pas trop le développement, s'étendre
tu le sais tu m'as tant dévêtue
prendre la place du soleil des horizons
je n'aime pas trop les mots
l'opacité des descriptions
jusqu'au silence tu m'as tant dévêtue
les mots tu le sais je n'aime pas
comment ils nous usent et le paysage
mais comment te laisser partir - t'effacer - sans eux
comment devenir légère et ample et lumineuse
sans les évacuer cette glaise que tu laisses
en faire des poèmes; nettoyer la bouche, l'œil
rien
perdre les limites du corps
– comme si la peau du ventre s'ouvrait se dissolvait dans l'espace, hein –
et devenir vide
dans le monde
entière
7 oct. 2008
27 sept. 2008
je ne voudrais pas déranger
ce que nous avons dérobé aux astres
sans les destins et sans les clés
sans la rouille qui les rend
au monde dans l'inexactitude ; la parole
et parfois le silence
a la particularité de nous éloigner toujours
plus de ce qui nous a lancé dans ce que nous sommes
un morceau de verre planté
dans la direction prise
ce que nous avons dérobé aux astres
sans les destins et sans les clés
sans la rouille qui les rend
au monde dans l'inexactitude ; la parole
et parfois le silence
a la particularité de nous éloigner toujours
plus de ce qui nous a lancé dans ce que nous sommes
un morceau de verre planté
dans la direction prise
25 sept. 2008
miles à vélo sous les roses
pleine de bonté pour les lignes jaunes
redessine l'ordre du monde la course
des heures contre les points cardinaux
les astres shaken not stirred
éparpillés sous sa jupe
tout s'envole même la lune
limpide et légère comme des pétales de vodka
contre la gorge offerte
à la nuit d'un grand éclat
de rire debout devant
la serrure presque morte
d'avoir vu le bonheur de si près
pleine de bonté pour les lignes jaunes
redessine l'ordre du monde la course
des heures contre les points cardinaux
les astres shaken not stirred
éparpillés sous sa jupe
tout s'envole même la lune
limpide et légère comme des pétales de vodka
contre la gorge offerte
à la nuit d'un grand éclat
de rire debout devant
la serrure presque morte
d'avoir vu le bonheur de si près
17 sept. 2008
note à moi-même :
offrir Mon cœur mis à nu, de Baudelaire à tous les gens que j'aime.
*
offrir Mon cœur mis à nu, de Baudelaire à tous les gens que je méprise.
*
Il est impossible de parcourir une gazette quelconque, de n'importe quel jour, ou quel mois, ou quelle année, sans y trouver, à chaque ligne, les signes de la perversité humaine la plus épouvantable, en même temps que les vanteries les plus surprenantes de probité, de bonté, de charité, et les affirmations les plus effrontées, relatives au progrès et à la civilisation.
Tout journal, de la première ligne à la dernière, n'est qu'un tissu d'horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes des princes, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d'atrocité universelle.
Et c'est de ce dégoûtant apéritif que l'homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. Tout, en ce monde, sue le crime : le journal, la muraille et le visage de l'homme.
Je ne comprends pas qu'une main puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût.
Charles BAUDELAIRE, Mon cœur mis à nu
offrir Mon cœur mis à nu, de Baudelaire à tous les gens que j'aime.
*
offrir Mon cœur mis à nu, de Baudelaire à tous les gens que je méprise.
*
Il est impossible de parcourir une gazette quelconque, de n'importe quel jour, ou quel mois, ou quelle année, sans y trouver, à chaque ligne, les signes de la perversité humaine la plus épouvantable, en même temps que les vanteries les plus surprenantes de probité, de bonté, de charité, et les affirmations les plus effrontées, relatives au progrès et à la civilisation.
Tout journal, de la première ligne à la dernière, n'est qu'un tissu d'horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes des princes, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d'atrocité universelle.
Et c'est de ce dégoûtant apéritif que l'homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. Tout, en ce monde, sue le crime : le journal, la muraille et le visage de l'homme.
Je ne comprends pas qu'une main puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût.
Charles BAUDELAIRE, Mon cœur mis à nu
15 sept. 2008
je m'absente ces jours-ci j'écris ailleurs
à des poètes des musiciens
plongée dans l'humeur ancienne des anges et la mélancolie ; je chante
nous sommes en pleine fabrication de rêve, mes amis et moi
les mains à fouiller l'absolu
parcourant ce que l'ivresse laisse derrière elle dans sa course -
la vie est si courte - et nous manquons de papier
pour retenir toute cette musique
revenez me voir ici dans cette fenêtre, ne prenez pas mes adieux
pour des vœux définitifs ;
je ne crois ni en dieu ni en la pérennité des cathédrales
mais au ciel cette transparence
quand à minuit j'y chante
l'aube arrivant d'une voix si légère
que le toit et les murs même s'envolent
la maison n'est que moment
et j'y chante, oui
à des poètes des musiciens
plongée dans l'humeur ancienne des anges et la mélancolie ; je chante
nous sommes en pleine fabrication de rêve, mes amis et moi
les mains à fouiller l'absolu
parcourant ce que l'ivresse laisse derrière elle dans sa course -
la vie est si courte - et nous manquons de papier
pour retenir toute cette musique
revenez me voir ici dans cette fenêtre, ne prenez pas mes adieux
pour des vœux définitifs ;
je ne crois ni en dieu ni en la pérennité des cathédrales
mais au ciel cette transparence
quand à minuit j'y chante
l'aube arrivant d'une voix si légère
que le toit et les murs même s'envolent
la maison n'est que moment
et j'y chante, oui
10 sept. 2008
9 sept. 2008
7 sept. 2008
sur ce qui se passe ici
j'ai pensé écrire au nous mais je suis bien seule ici, et je ne me revendique d'aucun groupe, courant ou école de pensée, puisque je n'y suis pas allée, à l'école, je n'y connais rien ; je me revendique de rien, puisque c'est tout ce que je sais et c'est déjà pas mal. je suis donc ici pour rien et pour la poésie, et qu'est-ce que c'est la poésie, ça me passe parfois par les fenêtres quand... il me semble avoir déjà lu ça quelque part. taisons-nous donc, c'est peut-être ce que je dirais au nous. je me tais déjà, vous le savez ; ici je n'y suis que pour ouvrir les fenêtres, toutes et grandes, de la plus coincée à la plus haute, c'est mon petit boulot quoi, je me fais ouvreuse, je libère du verre, je livre de la transparence oui, jusqu'à ce que, peut-être un jour, on ne distingue plus le dedans du dehors
6 sept. 2008
5 sept. 2008
4 sept. 2008
sur les failles
c'est par les failles qu'on connait mieux le monde
par derrière les murs par les trous de serrure
la lumière n'est pas plus dense ou brillante
mais dans le passage elle prend forme
là où normalement sa transparence ne fait que permettre
la surface des choses
par le contraste, on en saisi un peu la substance
les failles permettent donc une double traverse/pénétration - la dynamique
le dedans au dehors, et inversement
la lumière s'offre à l'œil de manière un peu plus exclusive
telle qu'elle est dans son absence de matière
et dans le même geste elle donne à voir en pénétrant
ce qui se refuse, par souci de disparition ou de séduction
instincts qui en fait sont nourris
d'une unique intention
c'est par les failles qu'on connait mieux le monde
par derrière les murs par les trous de serrure
la lumière n'est pas plus dense ou brillante
mais dans le passage elle prend forme
là où normalement sa transparence ne fait que permettre
la surface des choses
par le contraste, on en saisi un peu la substance
les failles permettent donc une double traverse/pénétration - la dynamique
le dedans au dehors, et inversement
la lumière s'offre à l'œil de manière un peu plus exclusive
telle qu'elle est dans son absence de matière
et dans le même geste elle donne à voir en pénétrant
ce qui se refuse, par souci de disparition ou de séduction
instincts qui en fait sont nourris
d'une unique intention
28 août 2008
il faut bien ranger la poussière
faire semblant de n'avoir pas remarqué le ciel
ranger, les lèvres closes, comme après un enterrement
ranger des bibelots, des livres, déplacer des meubles
ouvrir la porte fermer la porte garder ses cheveux noués
au cas où la pluie et le plafond auraient des fuites
des connivences
faire semblant de n'avoir pas remarqué le ciel
ranger, les lèvres closes, comme après un enterrement
ranger des bibelots, des livres, déplacer des meubles
ouvrir la porte fermer la porte garder ses cheveux noués
au cas où la pluie et le plafond auraient des fuites
des connivences
27 août 2008
26 août 2008
les lamentations du bourreau
le bourreau plus que tout
aime aimer la lame
astiquée de salive glorifiée
quand juste avant de s'abîmer
dans la mer opaque de la nuque ouverte
un bref instant elle lui renvoie
encore propre son image
comme une apparition sainte
lumineux présage
juste de la mort
*
le bourreau exécute sans poser de questions
l'ignorance est son devoir
sans elle il ne pourrait rien
à son propre salut
*
le bourreau se plaint
le sang de ses victimes salit
ses mains, laisse des traces indélébiles
sur la lame miroitante
le bourreau plus que tout
aime aimer la lame
astiquée de salive glorifiée
quand juste avant de s'abîmer
dans la mer opaque de la nuque ouverte
un bref instant elle lui renvoie
encore propre son image
comme une apparition sainte
lumineux présage
juste de la mort
*
le bourreau exécute sans poser de questions
l'ignorance est son devoir
sans elle il ne pourrait rien
à son propre salut
*
le bourreau se plaint
le sang de ses victimes salit
ses mains, laisse des traces indélébiles
sur la lame miroitante
25 août 2008
je n'ai pas d'ambition
l'équilibre peut-être
dehors est mon plus long souffle
dès que j'entre quelque part je cherche les fenêtres
j'ai cette mélancolie comme une enfance
l'impression d'être ailleurs et plus tard que ce corps
j'ai au moins 12 enfances je ne suis sûre de rien
en ce moment j'ai 33 ans, 82 ans, 8 ans et demi
c'est un peu confondant quand on me demande
ce que je fais dans la vie j'ai une grande fenêtre
des douleurs irrésolues je n'arrive pas
trop à sentir c'est pour ça que j'écris
j'imagine
l'équilibre peut-être
dehors est mon plus long souffle
dès que j'entre quelque part je cherche les fenêtres
j'ai cette mélancolie comme une enfance
l'impression d'être ailleurs et plus tard que ce corps
j'ai au moins 12 enfances je ne suis sûre de rien
en ce moment j'ai 33 ans, 82 ans, 8 ans et demi
c'est un peu confondant quand on me demande
ce que je fais dans la vie j'ai une grande fenêtre
des douleurs irrésolues je n'arrive pas
trop à sentir c'est pour ça que j'écris
j'imagine
24 août 2008
23 août 2008
20 août 2008
1 août 2008
la mort est passée
on la sentait dans les absences
imperceptibles des gestes connus
les chats le silence
quelque chose de vague entre eux
qui ne se frôlent pas
la canicule fixe les murs
à la poitrine on n'en sort pas
on peut aller loin c'est pareil
quand on n'y est plus
qu'en dedans
loin des autres
qu'est-ce que c'est que mourir on se demande
qu'est-ce que c'est de ne plus voir
quand on fixe ses yeux sa fatigue son corps
qui se traîne la soif le regard si loin
le moment exact de la chute
le revirement vers rien
où ce que l'on a été et connu, regardé
ne prend plus forme
se perd dans les limites inconnues de la matière
ma main sur sa nuque il m'échappe
rien ne sert de parler les années se réduisent
à cet instant je lui dis que je l'aime
la porte reste ouverte derrière moi
il est par terre et regarde le mur
on la sentait dans les absences
imperceptibles des gestes connus
les chats le silence
quelque chose de vague entre eux
qui ne se frôlent pas
la canicule fixe les murs
à la poitrine on n'en sort pas
on peut aller loin c'est pareil
quand on n'y est plus
qu'en dedans
loin des autres
qu'est-ce que c'est que mourir on se demande
qu'est-ce que c'est de ne plus voir
quand on fixe ses yeux sa fatigue son corps
qui se traîne la soif le regard si loin
le moment exact de la chute
le revirement vers rien
où ce que l'on a été et connu, regardé
ne prend plus forme
se perd dans les limites inconnues de la matière
ma main sur sa nuque il m'échappe
rien ne sert de parler les années se réduisent
à cet instant je lui dis que je l'aime
la porte reste ouverte derrière moi
il est par terre et regarde le mur
25 juill. 2008
électrons libres
ça recommence être loin
être ailleurs te happe
comme un vertige un gouffre sous le pied
sans chanceler tu t'éloignes
encore du monde dans l'extase du vide
l'extase de la perte ; l'abandon
ça te prend comme ça de nulle part
ça te vient de plus loin que toi-même
par derrière les années
l'abandon tu n'y peux rien
à la terre aux humains l'accumulation les traces
encore les choses
se dissipent dans une géométrie impossible une géométrie à une face
tu ne crois en rien, il n'y a pas de mots
à poser là-dessus, cette disparition
tu ne sais même pas si c'est le monde ou toi ou les deux
tu doutes même de la mort
quant à la transparence, rien à comprendre, tu t'y tiens
de façon assez approximative, debout
et ça te happe te propulse si loin que tu ne sais plus de quoi
la frontière entre la vie et vivre n'est plus vraiment perceptible
être ailleurs te happe
comme un vertige un gouffre sous le pied
sans chanceler tu t'éloignes
encore du monde dans l'extase du vide
l'extase de la perte ; l'abandon
ça te prend comme ça de nulle part
ça te vient de plus loin que toi-même
par derrière les années
l'abandon tu n'y peux rien
à la terre aux humains l'accumulation les traces
encore les choses
se dissipent dans une géométrie impossible une géométrie à une face
tu ne crois en rien, il n'y a pas de mots
à poser là-dessus, cette disparition
tu ne sais même pas si c'est le monde ou toi ou les deux
tu doutes même de la mort
quant à la transparence, rien à comprendre, tu t'y tiens
de façon assez approximative, debout
et ça te happe te propulse si loin que tu ne sais plus de quoi
la frontière entre la vie et vivre n'est plus vraiment perceptible
pas trop mais juste pour dire
un peu du bonheur que certains ont la grâce
de partager sans s'en rendre compte, par la limpidité de leurs gestes
on sait leurs matins
ouverts l'œil, la voix minuscule des oiseaux, un lac, deux corps, entre eux l'horizon qui disparait
pas trop mais juste pour dire
on se rappelle avoir déjà vu le jour se lever comme ça
sans faille, sans ombre, entier
un peu du bonheur que certains ont la grâce
de partager sans s'en rendre compte, par la limpidité de leurs gestes
on sait leurs matins
ouverts l'œil, la voix minuscule des oiseaux, un lac, deux corps, entre eux l'horizon qui disparait
pas trop mais juste pour dire
on se rappelle avoir déjà vu le jour se lever comme ça
sans faille, sans ombre, entier
j'essaie de me nourrir de peu
le moins possible pour garder le ventre vaste
une résonance jusque dans l'œil
la faim du paysage exacte
dans les mots de ceux qui savent
s'approprier le monde je suis absente
flottant dans du verre brisé m'échappant
par les failles de la transparence
je ne voudrais surtout pas vous perdre
en parlant si peu
je sais mes chemins sont nus je les dépoussière à mesure
que j'avance
derrière moi je n'aime pas laisser de trace
j'aime que vous puissiez y laisser les vôtres
je n'y suis plus
je sais je rêve trop j'essaie
de ressentir chaque chose comme si elle vivait en moi
par souci de justesse et d'humilité
je ne suis mère de rien
trop de temps perdu à recréer en moi
la seconde vivante, à faire en sorte que rien ne s'oublie
puisque la mort est toujours proche
à trop passer de temps à dessiner
à la craie blanche des ciels
que la pluie efface
on finit par perdre la terre de vue
comme ça quand la mort passe
on est déjà ailleurs
le moins possible pour garder le ventre vaste
une résonance jusque dans l'œil
la faim du paysage exacte
dans les mots de ceux qui savent
s'approprier le monde je suis absente
flottant dans du verre brisé m'échappant
par les failles de la transparence
je ne voudrais surtout pas vous perdre
en parlant si peu
je sais mes chemins sont nus je les dépoussière à mesure
que j'avance
derrière moi je n'aime pas laisser de trace
j'aime que vous puissiez y laisser les vôtres
je n'y suis plus
je sais je rêve trop j'essaie
de ressentir chaque chose comme si elle vivait en moi
par souci de justesse et d'humilité
je ne suis mère de rien
trop de temps perdu à recréer en moi
la seconde vivante, à faire en sorte que rien ne s'oublie
puisque la mort est toujours proche
à trop passer de temps à dessiner
à la craie blanche des ciels
que la pluie efface
on finit par perdre la terre de vue
comme ça quand la mort passe
on est déjà ailleurs
13 juill. 2008
je ne sais pas écrire je ne sais pas danser
j'ai la tête qui tangue et toutes les étoiles en tombent
vieilles éteintes sans rivières millénaires et sans lune
des étoiles de verre fracassé moi je ne sais rien
à part les failles du ciel et le chant imperceptible des marées
je ne comprends rien aux routes ni aux années
emmêlée dans mes marelles déroutée par les heures et les rêves
impatiente comme toujours
attendant
par la fenêtre la fin de ce monde
(tristesse)
il aurait fallu naître ailleurs
il aurait fallu naître avant, il y a longtemps
quand tout était à faire
il aurait fallu naître vieille déjà
autrement que dans ce corps
avec autre chose que la beauté et la violence
il aurait fallu commencer par mourir
et naître de plus en plus à chaque année
(calme)
nous disparaissons
par la saturation
trop de mots trop de paroles
nous devenons opaques
embrouillés de corps de lumière
nous mourons par accumulation
sous l’épuisement de vouloir
nous ne reposons
sur rien, sous le sol
il n'y a que terre
sous terre il n'y a que sol
rendu à ce sol, notions de dessus
et de dessous se confondent
au vide ; sans sens
la terre repose
pendant que nous disparaissons
dans les campagnes vides
les villes noyées
d'inlassables ignorances
(courage)
relève-toi guerrière
tu as le front usé
des forteresses imprenables
le petit clou rouillé qui te maintient en toi
a pris l'allure d'un siècle
tu vois le jour tenant
à peine hors de toi - défaite
la forteresse
j'ai la tête qui tangue et toutes les étoiles en tombent
vieilles éteintes sans rivières millénaires et sans lune
des étoiles de verre fracassé moi je ne sais rien
à part les failles du ciel et le chant imperceptible des marées
je ne comprends rien aux routes ni aux années
emmêlée dans mes marelles déroutée par les heures et les rêves
impatiente comme toujours
attendant
par la fenêtre la fin de ce monde
(tristesse)
il aurait fallu naître ailleurs
il aurait fallu naître avant, il y a longtemps
quand tout était à faire
il aurait fallu naître vieille déjà
autrement que dans ce corps
avec autre chose que la beauté et la violence
il aurait fallu commencer par mourir
et naître de plus en plus à chaque année
(calme)
nous disparaissons
par la saturation
trop de mots trop de paroles
nous devenons opaques
embrouillés de corps de lumière
nous mourons par accumulation
sous l’épuisement de vouloir
nous ne reposons
sur rien, sous le sol
il n'y a que terre
sous terre il n'y a que sol
rendu à ce sol, notions de dessus
et de dessous se confondent
au vide ; sans sens
la terre repose
pendant que nous disparaissons
dans les campagnes vides
les villes noyées
d'inlassables ignorances
(courage)
relève-toi guerrière
tu as le front usé
des forteresses imprenables
le petit clou rouillé qui te maintient en toi
a pris l'allure d'un siècle
tu vois le jour tenant
à peine hors de toi - défaite
la forteresse
12 juill. 2008
24 juin 2008
vrac
où êtes-vous maintenant
vous qui pour moi
lisiez les oracles les journaux les formules scientifiques les statistiques
pour m'en faire des éclats de lumière brefs et drôles
des jeux sans règles sans but sans joueurs
sans papier jamais nos poèmes de rien
où êtes-vous je ne sais pas lire
sans vos mains
j'ai la tête qui tangue et toutes les étoiles en tombent
vieilles éteintes sans rivières millénaires et sans lune
des étoiles de verre fracassé moi je ne sais rien
à part les failles du ciel le chant imperceptible des marées
par cœur
où êtes-vous je ne comprends rien aux routes ni aux années
emmêlée dans mes marelles
et les rêves dans mes cheveux silencieux
à l'aube vite rangée
impatiente comme toujours attendant
par la fenêtre la fin de ce monde
et vous que je n'ai jamais connu
que par vos absences les traces
que nous osions
qui prendra votre place
ses horizons échappés
il fait froid vous êtes mort
il y a près de moi un espace clos
qui ne contient rien
un trou noir à mes côtés
je marche
les paysages s'usent
l'ourlet de ma robe est défait
adieu
je ne rentrerai plus
les fenêtres sont demeurées
ouvertes derrière moi
vous qui pour moi
lisiez les oracles les journaux les formules scientifiques les statistiques
pour m'en faire des éclats de lumière brefs et drôles
des jeux sans règles sans but sans joueurs
sans papier jamais nos poèmes de rien
où êtes-vous je ne sais pas lire
sans vos mains
j'ai la tête qui tangue et toutes les étoiles en tombent
vieilles éteintes sans rivières millénaires et sans lune
des étoiles de verre fracassé moi je ne sais rien
à part les failles du ciel le chant imperceptible des marées
par cœur
où êtes-vous je ne comprends rien aux routes ni aux années
emmêlée dans mes marelles
et les rêves dans mes cheveux silencieux
à l'aube vite rangée
impatiente comme toujours attendant
par la fenêtre la fin de ce monde
et vous que je n'ai jamais connu
que par vos absences les traces
que nous osions
qui prendra votre place
ses horizons échappés
il fait froid vous êtes mort
il y a près de moi un espace clos
qui ne contient rien
un trou noir à mes côtés
je marche
les paysages s'usent
l'ourlet de ma robe est défait
adieu
je ne rentrerai plus
les fenêtres sont demeurées
ouvertes derrière moi
18 juin 2008
9 juin 2008
28 mai 2008
27 mai 2008
la parole est ta plaine brûlée
à naître entre les secousses
des légèretés
sont d'autres blessures
l'architecture cambrée des effondrements
l'échine enfouie dans la terre
resplendissant noyau des mers
il ne faut pas craindre l'oiseau qui meurt
sa robe rouge et brève
son chant d'aiguille
qui scrute les lassitudes
ses dernières éternités
à naître entre les secousses
des légèretés
sont d'autres blessures
l'architecture cambrée des effondrements
l'échine enfouie dans la terre
resplendissant noyau des mers
il ne faut pas craindre l'oiseau qui meurt
sa robe rouge et brève
son chant d'aiguille
qui scrute les lassitudes
ses dernières éternités
23 mai 2008
21 mai 2008
16 mai 2008
pour s.
la nuit passée tu étais là
la marée était si haute dans la nuit
qu'elle submergeait presque le quai
la fascination créée par les niveaux
du sol et de l'eau confondus
nous enlevait la peur
au loin les arbres noirs
étaient secoués par les vents opposés qui se croisaient
et quand la neige tomba lourde et lente
je vis ton dos nu se cambrer avec force
et j'entendis les cordages grincer autrement
la mer était blanche
la nuit passée tu étais là
la marée était si haute dans la nuit
qu'elle submergeait presque le quai
la fascination créée par les niveaux
du sol et de l'eau confondus
nous enlevait la peur
au loin les arbres noirs
étaient secoués par les vents opposés qui se croisaient
et quand la neige tomba lourde et lente
je vis ton dos nu se cambrer avec force
et j'entendis les cordages grincer autrement
la mer était blanche
13 mai 2008
4 mai 2008
3 mai 2008
2 mai 2008
ah mortels et libres
à s'enfuir à courir sur terre quelle blague
on ne fuit rien on se rapproche toujours de ce que l'on fuit la terre est ronde
mais il y a aussi la légèreté
suspension à rien le sens perdu
les improbables directions
parmi les étoiles et ce qu'on ne sait plus
tourner en rond redevient abstrait
et la terre a la forme de nos têtes
à s'enfuir à courir sur terre quelle blague
on ne fuit rien on se rapproche toujours de ce que l'on fuit la terre est ronde
mais il y a aussi la légèreté
suspension à rien le sens perdu
les improbables directions
parmi les étoiles et ce qu'on ne sait plus
tourner en rond redevient abstrait
et la terre a la forme de nos têtes
1 mai 2008
28 avr. 2008
24 avr. 2008
22 avr. 2008
13 avr. 2008
hiérarchies
nous ne reposons
sur rien, sous le sol
il n'y a que terre
sous terre il n'y a que sol
rendu à ce sol, notions de dessous
et de dessus se confondent
au vide ; sans sens
la terre repose
sur rien, sous le sol
il n'y a que terre
sous terre il n'y a que sol
rendu à ce sol, notions de dessous
et de dessus se confondent
au vide ; sans sens
la terre repose
3 mars 2008
nous aurons l'or des fugitifs
ce dont personne ne veut
car personne ne le possède
nous aurons l'indifférence de l'eau
ses déroutes nombreuses et lisses
l'envergure pour toute chose
nous n'appartiendrons pas
au monde libres
et absents notre souffle
dans les campagnes vides
des villes noyées
d'inlassables ignorances
nous aurons le silence
la connaissance de la mort
à répéter
ce dont personne ne veut
car personne ne le possède
nous aurons l'indifférence de l'eau
ses déroutes nombreuses et lisses
l'envergure pour toute chose
nous n'appartiendrons pas
au monde libres
et absents notre souffle
dans les campagnes vides
des villes noyées
d'inlassables ignorances
nous aurons le silence
la connaissance de la mort
à répéter
25 févr. 2008
lettre à moravagine
Entre ma cervelle, le monde et la mort, il n’y a qu’un point de fuite. Le genre humain ne m’intéresse ni m’étonne, l’idéal gavé de petits hors-d’œuvre de liberté hachée menue, la panse pleine d’illusions indigestes. Je lui préfère les grands espaces vides d’insomnie, les lunes limpides couleur vodka, la dépossession des départs urgents et définitifs. J’ai un aéroport noué dans la gorge, bruyant et venteux comme des mots retenus qui bourdonnent dans ce sommeil où je me tiens comme encore vivante. Partir. Vers quelque approximation, comme l'ivresse, un pays, ou un homme, là où je deviendrai sereine, là où ma cervelle se détachera de mes yeux, et je m'en remettrai à la vitesse, laissant la réalité déraper dans l'imaginaire, et inversement. Il faut anéantir l'empathie et la résignation, devenir action brute, une perte de mémoire qui s’affine plus à chaque chute, à chaque démesure.
Le temps est venu de ne plus croire en rien, le temps est venu de tuer tout espoir. Ne plus regarder devant, ne plus regarder derrière, mais être, partout et nulle part, quitter l’épuisement de vouloir, devenir plus brève que la mort.
Le temps est venu de ne plus croire en rien, le temps est venu de tuer tout espoir. Ne plus regarder devant, ne plus regarder derrière, mais être, partout et nulle part, quitter l’épuisement de vouloir, devenir plus brève que la mort.
23 févr. 2008
ee cummings
somewhere i have never travelled, gladly beyond
any experience, your eyes have their silence:
in your most frail gesture are things which enclose me,
or which i cannot touch because they are too near
your slightest look will easily unclose me
though i have closed myself as fingers,
you open always petal by petal myself as Spring opens
(touching skillfully, mysteriously) her first rose
or if your wish be to close me, i and
my life will shut very beautifully ,suddenly,
as when the heart of this flower imagines
the snow carefully everywhere descending;
nothing which we are to perceive in this world equals
the power of your intense fragility: whose texture
compels me with the color of its countries,
rendering death and forever with each breathing
(i do not know what it is about you that closes and opens;
only something in me understands
the voice of your eyes is deeper than all roses)
nobody, not even the rain, has such small hands
any experience, your eyes have their silence:
in your most frail gesture are things which enclose me,
or which i cannot touch because they are too near
your slightest look will easily unclose me
though i have closed myself as fingers,
you open always petal by petal myself as Spring opens
(touching skillfully, mysteriously) her first rose
or if your wish be to close me, i and
my life will shut very beautifully ,suddenly,
as when the heart of this flower imagines
the snow carefully everywhere descending;
nothing which we are to perceive in this world equals
the power of your intense fragility: whose texture
compels me with the color of its countries,
rendering death and forever with each breathing
(i do not know what it is about you that closes and opens;
only something in me understands
the voice of your eyes is deeper than all roses)
nobody, not even the rain, has such small hands
18 févr. 2008
dans la connaissance exacte du désespoir
du rétrécissement de la perspective
par laquelle s'infiltre, dans la clémence
d'un possible printemps
le genre humain et sa littérature
m'ennuient
(où il y a manque lisez une question,
ne lisez plus)
du rétrécissement de la perspective
par laquelle s'infiltre, dans la clémence
d'un possible printemps
le genre humain et sa littérature
m'ennuient
(où il y a manque lisez une question,
ne lisez plus)
le sens n'en a pas
questions et réponses sont de même nature
il n'y a qu'action qui vaille
14 févr. 2008
lettre à un plagieur
je viens de tomber là dessus en fouillant dans les archives de mon ancien blog, la carneceria. j'avais écrit cette lettre alors qu'un type se plaisait à publier de mes textes (et ceux de patrick brisebois, il me semble, et quelques autres poètes) sous son nom.
je constate qu'il m'arrive parfois de sortir ma langue de ma poche.
pour la forme
vous prenez vos lassitudes en hors d'oeuvre de chair tendre sur le dos des autres
votre robe de viande morte vous sied si bien
vos orbites vides délectées de voir mourir
nos vies le souffle entre vos doigts
serpents
tordus d'envie
d'être autre chose qu'une queue
en trou noir buvez votre soif
jusqu'à la vermine
à l'heure où les aurores ne vous nommeront plus
pissez-vous dessus de longues coulées pour vous laver les mains
le génie est trop près de l'humilité
pour vous en faire un éclat de lumière
au fond des couilles
sans que ça brûle
je constate qu'il m'arrive parfois de sortir ma langue de ma poche.
pour la forme
vous prenez vos lassitudes en hors d'oeuvre de chair tendre sur le dos des autres
votre robe de viande morte vous sied si bien
vos orbites vides délectées de voir mourir
nos vies le souffle entre vos doigts
serpents
tordus d'envie
d'être autre chose qu'une queue
en trou noir buvez votre soif
jusqu'à la vermine
à l'heure où les aurores ne vous nommeront plus
pissez-vous dessus de longues coulées pour vous laver les mains
le génie est trop près de l'humilité
pour vous en faire un éclat de lumière
au fond des couilles
sans que ça brûle
13 févr. 2008
11 févr. 2008
cher onirisme
tranchée l'hiver le long grain de ma peau
un hiver de cent ans et quelques siècles et vous
vos bourgeons encore y sont nocturnes
résistant à l'éveil à la mort
qui sommes-nous à peine éclos
sommes-nous traversés
de sève un pont entre la terre
et le ciel notre bouche
irons-nous vers quelle fin
gardons le geste intact ;
ne la nommons pas
un hiver de cent ans et quelques siècles et vous
vos bourgeons encore y sont nocturnes
résistant à l'éveil à la mort
qui sommes-nous à peine éclos
sommes-nous traversés
de sève un pont entre la terre
et le ciel notre bouche
irons-nous vers quelle fin
gardons le geste intact ;
ne la nommons pas
5 févr. 2008
dehors
rien à dire. rien à écrire. rien à danser.
je ne veux qu'espace, que sortir, liberté.
pouvoir dire, ou ne pas dire, rien
comment/pourquoi dire? comment créer de l'espace, du silence, ouvrir les possibles?
je n'ai pas envie d'emplir, j'en ai marre du bourdonnement des paroles, j'en ai marre de l'opacité de l'à dire, du moi, du vous, des grands cris inaudibles de la nécessité, personne n'écoute, l'on se répète inlassablement, qu'est-ce que nous sommes cons, minuscules dans l'impossible lenteur du déploiement des choses, notre perspective en abîme, notre misérable tentative d'appartenir au monde.
je n'ai pas envie de répéter, ignorante et sourde. tout est là, sortons de nous-mêmes. j'aimerais [donner] la possibilité d'écouter, de voir.
la parole a-t-elle du sens, est-elle possible? faut-il sans cesse répéter, ajouter des couches à l'opacité? faut-il se taire?
dire ne mène nulle part
qu'en soi-même
ici je m'achève
je ne veux qu'espace, que sortir, liberté.
pouvoir dire, ou ne pas dire, rien
comment/pourquoi dire? comment créer de l'espace, du silence, ouvrir les possibles?
je n'ai pas envie d'emplir, j'en ai marre du bourdonnement des paroles, j'en ai marre de l'opacité de l'à dire, du moi, du vous, des grands cris inaudibles de la nécessité, personne n'écoute, l'on se répète inlassablement, qu'est-ce que nous sommes cons, minuscules dans l'impossible lenteur du déploiement des choses, notre perspective en abîme, notre misérable tentative d'appartenir au monde.
je n'ai pas envie de répéter, ignorante et sourde. tout est là, sortons de nous-mêmes. j'aimerais [donner] la possibilité d'écouter, de voir.
la parole a-t-elle du sens, est-elle possible? faut-il sans cesse répéter, ajouter des couches à l'opacité? faut-il se taire?
dire ne mène nulle part
qu'en soi-même
ici je m'achève
30 janv. 2008
21 janv. 2008
la danse et l'écriture sont irréconciliables, rien à faire
elles ne sont pas de la même nécessité
dans la mathématique excessive des déplacements
l'implosion engendrée des pulsations ; le noyau, qu'y-a-t-il
à part lui dans tous ses possibles
la danse ne nomme pas
des choses elle ne voit que la vitesse
la mobilité
par la multiplicité de l'horizon
l'infini variable des répétitions
polymorphie de l'unique
rien qui ne reste
(aux ici)
elle prend part
elles ne sont pas de la même nécessité
dans la mathématique excessive des déplacements
l'implosion engendrée des pulsations ; le noyau, qu'y-a-t-il
à part lui dans tous ses possibles
la danse ne nomme pas
des choses elle ne voit que la vitesse
la mobilité
par la multiplicité de l'horizon
l'infini variable des répétitions
polymorphie de l'unique
rien qui ne reste
(aux ici)
elle prend part
10 janv. 2008
les vers leur soie opaque
de ma tristesse
crainte la démêlée
lue sans vous
ne pas écrire
ici dans le tissage des sangs
ni dedans ni dehors
ce que vous êtes
la main s'use à aller
nulle part
trop souvent sans partir
encerclée d'horizon
l'usine a remplacé la chambre
on y filtre l'eau ses complications
elle fuit libre dans les failles
l'on conserve ce qui reste
les labyrinthes transparents
évités se cumulent
quelque part
de ma tristesse
crainte la démêlée
lue sans vous
ne pas écrire
ici dans le tissage des sangs
ni dedans ni dehors
ce que vous êtes
la main s'use à aller
nulle part
trop souvent sans partir
encerclée d'horizon
l'usine a remplacé la chambre
on y filtre l'eau ses complications
elle fuit libre dans les failles
l'on conserve ce qui reste
les labyrinthes transparents
évités se cumulent
quelque part