Carnet

CARNETS | marie deschênes

1 août 2008

la mort est passée
on la sentait dans les absences
imperceptibles des gestes connus
les chats le silence
quelque chose de vague entre eux
qui ne se frôlent pas
la canicule fixe les murs
à la poitrine on n'en sort pas
on peut aller loin c'est pareil
quand on n'y est plus
qu'en dedans
loin des autres

qu'est-ce que c'est que mourir on se demande
qu'est-ce que c'est de ne plus voir
quand on fixe ses yeux sa fatigue son corps
qui se traîne la soif le regard si loin
le moment exact de la chute
le revirement vers rien
où ce que l'on a été et connu, regardé
ne prend plus forme
se perd dans les limites inconnues de la matière

ma main sur sa nuque il m'échappe
rien ne sert de parler les années se réduisent
à cet instant je lui dis que je l'aime
la porte reste ouverte derrière moi
il est par terre et regarde le mur

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