Carnet

CARNETS | marie deschênes

26 août 2011

Lui c'est celui à qui je dis je t'aime
il est parti tout à l'heure m'a dit je reviens je te
téléphone dès que j'arrive j'ai dit
d'accord. La grande bibliothèque est déserte
et calme je peux m'égarer dans les poèmes
d'un autre pendant que lui n'est pas là
un autre qui ne me parle pas à qui je ne dis pas
je t'aime je peux demeurer silencieuse
et partir quand je veux. Celui à qui je dis je t'aime
m'appelle j'ai éteint quelque chose
en moi pour que la sonnerie ne m'atteigne plus
même si elle sonne c'est une reproduction de ces vieilles sonneries
d'un autre temps je suis tellement romantique
vieille rouillée grinçante je n'entends plus
ce qui sonne mon jules je t'aime tant de fois je t'aime
qu'on ne l'entend plus mon amour
m'appelle mais j'écris ce poème.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

cet homme, il est chanceux. en même temps, cet amour c'est une malédiction, nécessairement. la beauté, à sa façon, une malédiction aussi.
elle est cette aristocratie génétique à qui on coupe éventuellement la tête.