Carnet

CARNETS | marie deschênes

12 oct. 2011

J'espère écrire ici bientôt. Je suis occupée ailleurs, j'écris pour d'autres silences, d'autres distances.
J'aimerais écrire sur la danseuse et lieu - combien fin et sensible mon rapport au lieu a toujours été, depuis l'enfance.
Mais la mélancolie de l'écriture : créer des lieux que mon corps ne pourra jamais habiter. Parfois je ne peux plus écrire.
Je vais au studio, cette autre solitude ; le corps dans l'espace vide, tenter de l'habiter.
Traces perdues, je n'y laisse aucune, si légère. Il m'est plus facile de laisser se perdre derrière moi, le plus souvent, de ne pas garder ; dévorer le temps qui me dévore, me perdre en pirouettes - tourner le dos au miroir, au regard le plus dur qui soit - et tourner le corps vers le monde, le monde en soi, le mouvement, m'écouler avec le temps. Il y a si peu à dire sur la danse. Il y a surtout beaucoup à vivre.
J'écrirai plus quand je danserai moins, quand encore une fois je danserai mal.
Quand je n'arriverai plus à habiter le monde avec légèreté, silencieusement.

1 commentaire:

marie deschênes a dit...

Ce n'est pas que je ne suis pas bavarde. C'est que je n'aime pas laisser de traces. C'est pour ça aussi que je danse.