«Tous ces siècles, les femmes ont servi de miroirs, dotés du pouvoir magique et délicieux de refléter la figure de l'homme en doublant ses dimensions naturelles.»
"For it needs little skill in psychology to be sure that a highly gifted girl who had tried to use her gift for poetry would have been so thwarted and hindered by other people, so tortured and pulled asunder by her own contrary instincts, that she must have lost her health and sanity to a certainty."
[ Virginia Woolf ] - Extraits de Une chambre à soi
Carnet
CARNETS | marie deschênes
30 oct. 2011
29 oct. 2011
27 oct. 2011
25 oct. 2011
21 oct. 2011
12 oct. 2011
J'espère écrire ici bientôt. Je suis occupée ailleurs, j'écris pour d'autres silences, d'autres distances.
J'aimerais écrire sur la danseuse et lieu - combien fin et sensible mon rapport au lieu a toujours été, depuis l'enfance.
Mais la mélancolie de l'écriture : créer des lieux que mon corps ne pourra jamais habiter. Parfois je ne peux plus écrire.
Je vais au studio, cette autre solitude ; le corps dans l'espace vide, tenter de l'habiter.
Traces perdues, je n'y laisse aucune, si légère. Il m'est plus facile de laisser se perdre derrière moi, le plus souvent, de ne pas garder ; dévorer le temps qui me dévore, me perdre en pirouettes - tourner le dos au miroir, au regard le plus dur qui soit - et tourner le corps vers le monde, le monde en soi, le mouvement, m'écouler avec le temps. Il y a si peu à dire sur la danse. Il y a surtout beaucoup à vivre.
J'écrirai plus quand je danserai moins, quand encore une fois je danserai mal.
Quand je n'arriverai plus à habiter le monde avec légèreté, silencieusement.
J'aimerais écrire sur la danseuse et lieu - combien fin et sensible mon rapport au lieu a toujours été, depuis l'enfance.
Mais la mélancolie de l'écriture : créer des lieux que mon corps ne pourra jamais habiter. Parfois je ne peux plus écrire.
Je vais au studio, cette autre solitude ; le corps dans l'espace vide, tenter de l'habiter.
Traces perdues, je n'y laisse aucune, si légère. Il m'est plus facile de laisser se perdre derrière moi, le plus souvent, de ne pas garder ; dévorer le temps qui me dévore, me perdre en pirouettes - tourner le dos au miroir, au regard le plus dur qui soit - et tourner le corps vers le monde, le monde en soi, le mouvement, m'écouler avec le temps. Il y a si peu à dire sur la danse. Il y a surtout beaucoup à vivre.
J'écrirai plus quand je danserai moins, quand encore une fois je danserai mal.
Quand je n'arriverai plus à habiter le monde avec légèreté, silencieusement.